Agriculture durable en Afrique de l’Ouest : innovations contre la désertification

28/07/2018, SENEGAL, KOYLI ALPHA. Men and women from the community work in the trees nursery created in the village as part of the Great Green Wall Initiative. One of the main focuses of the Great Green Wall project in Senegal is to create a community-based natural reserve at Kholy-Alpha, in the rural community of Mboula. The reserve aims to improve the living conditions of populations, improve biodiversity conservation and promote sustainable management of the land via a number of initiatives, such as developing ecotourism and non-wood forest products value chains. Salif Ba, one of the guardian of the reserve says:

Un enjeu vital pour la région

L’Afrique de l’Ouest, en particulier la bande sahélienne, est confrontée à un phénomène de désertification qui menace directement la sécurité alimentaire de millions de personnes. Sous l’effet combiné du changement climatique, de la surexploitation des sols et de pratiques agricoles non durables, la fertilité des terres recule, réduisant les rendements et poussant certaines communautés à migrer.

Entre 1975 et 2020, la région a perdu plus de 20% de ses terres arables, selon la FAO. Cette situation alimente un cercle vicieux : perte de sols, baisse de production, insécurité alimentaire, pauvreté, conflits pour l’accès aux ressources.

Innovations agricoles prometteuses

Pour contrer cette dynamique, plusieurs solutions innovantes émergent :

  • Agroforesterie : intégration d’arbres et arbustes dans les parcelles pour enrichir les sols, réduire l’érosion et fournir ombre et fourrage.
  • Techniques de zaï (trous fertilisants) et cordons pierreux pour retenir l’humidité et redonner vie aux sols dégradés.
  • Variétés de cultures résilientes (mil, sorgho, niébé) sélectionnées pour résister à la sécheresse.
  • Micro-irrigation solaire, moins gourmande en eau et accessible aux petites exploitations.

Des start-ups africaines développent également des applications mobiles agricoles aidant les paysans à prévoir la météo, gérer les cultures et accéder aux marchés plus efficacement.

Politiques régionales et financement

Le projet panafricain de la Grande Muraille Verte vise à restaurer 100 millions d’hectares de terres dégradées d’ici 2030 entre le Sénégal et Djibouti. Bien que son avancement soit inégal, il commence à produire des résultats dans certaines zones, notamment au Sénégal et au Niger.

Les bailleurs comme la Banque africaine de développement et le Fonds vert pour le climat financent des programmes de transition agroécologique et de renforcement des filières locales.

Rôle des communautés

Les succès les plus durables viennent souvent des projets pilotés directement par les populations, avec un savoir-faire local adapté. Les femmes, essentielles à la production vivrière, sont au cœur des initiatives, que ce soit dans la collecte de semences, la transformation ou la commercialisation.

Conclusion

Renforcer l’agriculture durable en Afrique de l’Ouest est non seulement une nécessité écologique, mais aussi une condition pour la stabilité sociale et économique. L’alliance entre innovations modernes et pratiques traditionnelles apparaît comme la voie la plus prometteuse.

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