Le lundi 1er septembre 2025 restera une date historique pour l’Afrique avec l’installation officielle de Sidi Ould Tah à la présidence de la Banque Africaine de Développement (BAD). Cette cérémonie solennelle s’est tenue au siège de l’institution à Abidjan, en Côte d’Ivoire, en présence de personnalités de haut rang, dont le président ivoirien Alassane Ouattara et le président mauritanien Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani. Élu le 29 mai 2025 avec une majorité écrasante de 76,18% des voix, Sidi Ould Tah devient ainsi le premier Mauritanien à diriger cette prestigieuse institution financière panafricaine.
Fort d’une longue expérience dans le domaine du développement économique et financier, M. Tah, âgé de 60 ans, a dirigé pendant dix ans la Banque Arabe pour le Développement Économique en Afrique (BADEA). Son profil d’économiste chevronné est reconnu pour son expertise en gestion du financement du développement, en coopération internationale et en réforme institutionnelle.
La Banque Africaine de Développement, créée en 1964 et forte de ses 81 pays membres, dont 54 africains, dispose aujourd’hui d’un capital de près de 318 milliards de dollars. Elle est un acteur majeur dans le financement de projets dans l’agriculture, l’énergie, les infrastructures, la santé et l’eau. Sous la présidence sortante d’Akinwumi Adesina, la BAD a approuvé plus de 102 milliards de dollars de financements, améliorant la vie de millions d’Africains.
Lors de son discours d’investiture, Sidi Ould Tah a mis en avant quatre axes prioritaires pour son mandat : l’écoute attentive des défis africains, le lancement rapide de réformes institutionnelles, le renforcement des partenariats avec les gouvernements, le secteur privé et les partenaires internationaux, ainsi que l’accélération de projets concrets répondant aux besoins urgents du continent. Il a insisté sur la nécessité d’intégrer un pilier dédié à l’investissement dans la paix, soulignant que « développement et paix sont inextricablement liés ».
Toutefois, Sidi Ould Tah hérite aussi de défis majeurs, notamment le désengagement partiel des bailleurs traditionnels comme les États-Unis, qui ont annoncé une suspension de leur aide budgétaire. Un désengagement que le nouveau président souhaite compenser en diversifiant les sources de financement, notamment via des fonds souverains, des fonds de pension et des partenariats renouvelés.
Dans le contexte économique mondial actuel marqué par des turbulences, la BAD devra jouer un rôle pivot pour accompagner la relance économique africaine post-pandémie, la transition énergétique durable et la réduction de la dette. Le nouveau président s’est engagé à faire de la Banque une entité plus réactive, responsable et capable de fixer les priorités qui favorisent la prospérité sur le continent.