Pretoria, le 11 août 2025–
Le gouvernement sud-africain a annoncé officiellement son opposition à la décision de Washington d’augmenter de 15% les droits de douane sur plusieurs produits majeurs d’exportation, notamment les métaux précieux, le vin, et certains produits agricoles transformés. Pretoria juge cette mesure « injuste et contraire aux accords commerciaux internationaux ».
Un différend commercial à forts enjeux
Les nouvelles taxes, qui entreront en vigueur le 1ᵉʳ septembre 2025, visent principalement les exportations sud-africaines vers les États-Unis , estimées à plus de 10 milliards de dollars annuels . Les secteurs les plus touchés sont :
- L’or et la platine, dont l’Afrique du Sud est l’un des premiers producteurs mondiaux.
- Le vin sud-africain, exporté en masse vers les marchés américains haut de gamme.
- Les fruits transformés, dont les agrumes et les conserves.
Selon le ministère sud-africain du Commerce et de l’Industrie, cette hausse pourrait provoquer une perte estimée à 150 000 emplois si elle n’est pas annulée ou atténuée.
Pretoria contre-attaque diplomatique
Le ministre du Commerce, Ebrahim Patel , a annoncé l’ouverture de discussions d’urgence avec l’administration américaine, tout en envisageant de saisir l’ Organisation mondiale du commerce (OMC) pour non-respect des règles tarifaires. Pretoria espère mobiliser le Groupe des BRICS afin de dénoncer ce qu’il considère comme une « politique commerciale unilatérale punitive ».
« L’Afrique du Sud respecte ses engagements commerciaux, nous attendons la réciproque » a déclaré Patel lors d’une conférence de presse.
Répercussions économiques
Pour les producteurs sud-africains, cette décision tombe à un moment critique, alors que la croissance du pays ne dépasse pas 1,3% et que le chômage reste supérieur à 32% . Le secteur minier, principal contributeur aux devises, estime que cette taxe pourrait réduire la compétitivité sud-africaine face à l’Australie et au Canada sur le marché américain.
Une affaire au-delà du commerce
Certains analystes estiment que cette décision américaine pourrait être liée à des considérations diplomatiques, notamment à la proposition du rapprochement de Pretoria avec la Russie et la Chine dans plusieurs dossiers internationaux.