Introduction
L’Afrique du Sud tente de désamorcer une crise diplomatique majeure avec les États-Unis. Le président Cyril Ramaphosa a nommé Mcebisi Jonas, ancien vice-ministre des Finances, comme envoyé spécial à Washington. Cette décision intervient après une série de tensions inédites entre Pretoria et l’administration Trump, sur fond de divergences politiques, économiques et géopolitiques.
Un contexte de relations dégradées
Les relations entre les deux pays se sont détériorées ces derniers mois. L’ambassadeur sud-africain à Washington, Ebrahim Rasool, a été expulsé par les autorités américaines, accusé de propos critiques envers Donald Trump et sa politique migratoire et raciale. En réponse, Trump a réduit l’aide américaine à l’Afrique du Sud, critiqué la réforme agraire sud-africaine et menacé de boycotter le sommet du G20 prévu à Johannesburg.
Le choix d’un envoyé spécial
Mcebisi Jonas, figure respectée et modérée, est chargé de rétablir un dialogue direct avec l’administration américaine. Sa mission : défendre les intérêts sud-africains, rassurer les partenaires économiques et rétablir la confiance. Le président Ramaphosa insiste sur l’importance des liens historiques avec les États-Unis et la nécessité d’un commerce libre et prévisible.
Les enjeux de la mission
La nomination de Jonas vise à apaiser les tensions, notamment autour de la réforme de l’expropriation des terres, accusée par Washington de viser la minorité blanche, et du soutien sud-africain à la plainte contre Israël à la Cour internationale de justice. Pretoria rejette ces accusations et affirme que la réforme vise l’intérêt public, sans ciblage ethnique.
Perspectives
Cette initiative sud-africaine est saluée comme un geste d’ouverture et de pragmatisme. Reste à savoir si la Maison Blanche sera réceptive à cette main tendue, alors que les enjeux commerciaux, politiques et diplomatiques restent nombreux. Pour Pretoria, il s’agit de préserver son influence sur la scène internationale tout en évitant un isolement croissant.