Introduction
L’Afrique du Sud vient d’annoncer la signature d’un accord historique avec l’Union européenne pour un investissement de 5 milliards de dollars dans le secteur des énergies renouvelables. Ce partenariat, dévoilé en marge de l’Africa CEO Forum 2025, marque une étape décisive dans la transition énergétique du pays, confronté à la fois à une crise chronique de l’électricité et à la nécessité de réduire son empreinte carbone. L’Afrique du Sud, premier émetteur de CO₂ du continent, s’engage ainsi sur la voie d’une économie plus verte, tout en consolidant ses liens stratégiques avec l’Europe.
Un secteur énergétique sous pression
Depuis plusieurs années, l’Afrique du Sud fait face à des délestages électriques récurrents, conséquence d’une dépendance massive au charbon (plus de 80 % de la production d’électricité) et d’un réseau vieillissant. Cette situation pèse lourdement sur la croissance économique et la compétitivité du pays. L’accord avec l’UE vise à accélérer la diversification du mix énergétique, en misant sur le solaire, l’éolien et l’hydrogène vert.
Les contours du partenariat
Le plan d’investissement prévoit :
- La construction de plusieurs parcs solaires et éoliens dans les provinces du Cap et du Gauteng.
- Le développement de filières industrielles locales pour la fabrication d’équipements renouvelables.
- Des programmes de formation et de transfert de compétences pour accompagner la reconversion des travailleurs du secteur charbonnier.
- Un volet social, avec la création de milliers d’emplois verts et le soutien à l’électrification rurale.
L’Union européenne, en quête de partenaires fiables pour sécuriser ses approvisionnements en énergie propre, voit dans l’Afrique du Sud un acteur clé de sa stratégie climatique globale.
Un enjeu géopolitique et économique
Cet investissement s’inscrit dans une compétition mondiale pour l’accès aux ressources énergétiques et à la technologie verte. Il permet à l’Afrique du Sud de renforcer son attractivité auprès des investisseurs internationaux et de s’imposer comme un hub régional de l’innovation énergétique. Pour l’UE, il s’agit aussi de contrer l’influence croissante de la Chine et des États-Unis sur le continent africain.
Les défis de la transition
Si l’accord est salué comme une avancée majeure, il soulève aussi des défis : garantir la bonne gouvernance des fonds, assurer la transparence dans l’attribution des marchés, et veiller à ce que la transition ne laisse pas de côté les populations les plus vulnérables. La réussite du projet dépendra de la capacité des autorités sud-africaines à piloter une transformation profonde de leur modèle énergétique.
Conclusion
L’investissement de 5 milliards de dollars de l’UE dans l’énergie verte sud-africaine symbolise un tournant stratégique pour le pays et pour l’ensemble du continent. Il ouvre la voie à une croissance plus durable, à la création d’emplois et à l’émergence d’une Afrique du Sud leader de la transition énergétique en Afrique. Ce partenariat pourrait servir de modèle pour d’autres pays africains en quête d’une voie verte vers le développement.