En 2025, la Communauté Est-Africaine (CEA/EAC) célèbre son 25e anniversaire, marquant un quart de siècle d’intégration régionale, de coopération économique et de dialogue politique entre ses membres. Fondée en 2000, la CEA regroupe aujourd’hui sept pays : le Kenya, la Tanzanie, l’Ouganda, le Rwanda, le Burundi, le Soudan du Sud et la République Démocratique du Congo, qui a rejoint le bloc en 2022. Cette organisation s’est imposée comme un moteur de croissance, de stabilité et d’innovation sur le continent africain, mais fait aussi face à des défis majeurs à l’aube de son second quart de siècle.
Un bilan contrasté mais porteur d’espoir
Depuis sa création, la CEA a permis d’accélérer les échanges commerciaux intra-régionaux, de faciliter la libre circulation des personnes et des biens, et de promouvoir des projets d’infrastructures transfrontalières. Les corridors ferroviaires, les autoroutes et les pipelines énergétiques reliant Mombasa, Dar es Salaam, Kampala et Goma témoignent de cette dynamique. Le marché commun, lancé en 2010, a stimulé la croissance économique, renforcé l’attractivité de la région pour les investisseurs et permis l’émergence d’une classe moyenne urbaine.
Cependant, le bilan reste contrasté. Les barrières non tarifaires persistent, la coordination des politiques fiscales et monétaires progresse lentement, et les tensions politiques entre certains États membres freinent l’harmonisation des législations. La pandémie de Covid-19 a également révélé la vulnérabilité des chaînes d’approvisionnement et la nécessité d’accélérer la digitalisation des économies.
Les nouveaux défis de l’intégration régionale
À l’occasion de ce 25e anniversaire, les chefs d’État réunis à Arusha ont fixé de nouveaux objectifs :
- Accélérer la mise en œuvre de la monnaie unique régionale, prévue initialement pour 2024 mais repoussée à 2028.
- Renforcer la coopération en matière de sécurité, face à la montée des groupes armés, des trafics transfrontaliers et des menaces terroristes.
- Promouvoir l’inclusion sociale, l’éducation et la mobilité des jeunes, alors que la population de la région dépassera 300 millions d’habitants d’ici 2030.
- Intensifier la lutte contre le changement climatique et la dégradation des écosystèmes du lac Victoria et du Rift.
La participation active de la société civile, du secteur privé et des diasporas africaines est désormais considérée comme essentielle pour donner un nouveau souffle à l’intégration régionale.
Perspectives et ambitions pour l’avenir
La CEA entend s’imposer comme un pôle d’innovation et de stabilité sur le continent, en s’appuyant sur ses atouts démographiques, sa diversité culturelle et son potentiel agricole et industriel. L’objectif affiché est de faire de l’Afrique de l’Est un hub logistique, technologique et financier, capable de rivaliser avec les grands ensembles économiques mondiaux. Le défi sera de concilier la souveraineté des États, la cohésion régionale et l’inclusion sociale, dans un contexte de compétition géopolitique accrue.